Liz ! T'es l'or.

Publié le par VICOMTE DE LINIERES

Vous me pardonnerez, j'en suis sûr, ce jeu de mots idiot mais j'en avais envie.

Je suis ici chez moi et ça se ressent.

Il ne faudrait pas non plus que ma Légende des Miettes se transforme en infâme commentaire de télévision, c'est-à-dire dans l'à-peu-près et l'incompréhension générale.

J'ai des échos amicaux et des remugles hostiles à propos de mon modeste ouvrage.

L'auteur n'a pas en face de lui son patient et vibrionnant lecteur et cela vaut mieux pour tous.

J'en reviens à la deuxième mise à jour.

Pas celle de mes épreuves mais celle d'Elisabeth.

Tout se déroula comme le passage d'une lettre à la Poste.

Mais en sens inverse.

Ma femme aurait pu accoucher debout en faisant des mots croisés tout en attendant que le café passe.

Une sorte de maternité virginale sans douleur et vitesse insolente.

Comme si l'Elisabeth était pressée de sortir; que neuf mois, c'était bien suffisant, voire un peu exagéré.

Le contraste était flagrant avec la première.

Autant Anne était une vraie niaquoué bridée à cheveux noir de jais, autant Elisabeth était déjà la parisienne au cheveux bruns et aux yeux grands ouverts sur la vie qui s'ouvrait.

Elle serait sortie maquillée et en talons aiguilles que j'aurais pas été plus surpris que ça.

Au mental, même contraste.

A se demander si j'étais bien le père !

Autant Anne était sombre, introvertie et souffrante, autant l'Elisabeth découvrait le monde avec des yeux de poisson-lune.

Faut dire que Anne, elle avait peut-être fait des rencontres infernales dans sa couveuse et ses tubulures.

Personne ne saura jamais.

A trois ans d'écart, on avait déjà changé de génération.

Anne était tout de même une petite fille gaie, acrobatique et un tantinet exploratrice, mais on sentait qu'elle avait été bien seule avant d'être concue.

Elisabeth l'aryenne, n'avait aucun problème existensiel, semble-t-il.

Du moins, à cet âge, qui va de la maternité aux bancs de la 6ème.

Elle a beaucoup hérité de moi.

Capable de grandes détresses, d'intenses dévouements, d'une fidélité de silex et d'une joie intérieure que seuls les privilégiés connaissent.

Anne a beaucoup hérité de moi, aussi.

Le côté sombre, solitaire, travailleur, dur à la manoeuvre et exigeant.

Egoïste, également.

Vous me direz que l'héritage est partagé et que mon épouse aurait son mot à dire.

J'en conviens et je me ferais son fidèle interprète.

Restent à venir les trois autres bénéficiaires généalogiques.

Je leur ferai leur légitime place, c'est-à-dire comme pour faire un créneau en bagnole.

Précis, vif et adroit.

J'ai tout le temps. Du moins, c'est ce que chacun de nous croit.

Si ma symphonie reste inachevée, le mal ne sera pas bien grand.

Dans ma paternité, j'ai toujours gardé la même ligne de conduite que pendant ma jeunesse.

Fasciste! Pour l'énergie, la droiture, les récompenses et châtiments, la fidélité qui est mon honneur et l'inverse.

Chrétien ! Pour les mêmes motifs avec un zeste de tolérance mais pas trop émollient.

Je vous reparlerai des quatre filles du Docteur Marche-ou-Crève et du fiston.

Ma joie.

Ma fierté !



Publié dans Souvenirs

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